RESULTATS DU CONCOURS
Photographie ta Méditerranée de demain
Le Podium
Le jury a distingué six projets pour monter sur le Podium
Pour protéger la Méditerranée et sa population, attentions, obligations et restrictions sont de rigueur. N’étant pas respectées aujourd’hui, cette photographie imagine les futures structures d’affichage qui enfermeront nos plages. Ainsi accumulées, les réglementations en deviennent absurdes au point que l’on ne puisse pas profiter de la plage pleinement. Est-il pertinent de continuer à dénaturer un lieu pour ralentir sa détérioration ?
En 2021, 3 231 personnes ont été enregistrées comme mortes ou disparues dans la mer Méditerranée. 40 % de plus qu’en 2020. J’ai souhaité illustrer comment la mer joue un rôle majeur dans la vie
de ces hommes et de ces femmes. Cette cohabitation entre les immigrés et la mer nous pousse à nous questionner. Cette passerelle va-t-elle devenir un cimetière toujours plus grand ou va-t-elle, enfin, devenir un lieu où règne la sécurité de tous ?
Anthropocène : période actuelle des temps géologiques où les activités humaines surpassent les forces terrestres et transforment les écosystèmes.
--- Irréversibilité. ---
Les deux femmes sont stoïques face à l’agitation des Éléments. La Mer avertit. Le Vent ne les perturbe pas. --- Elles m’ont rappelé l’inaction humaine face aux avertissements de notre Planète. Seules les actions comptent dans la protection de l’espèce et des générations futures.
Au travers de l’interrogation de la place de l’Homme dans un monde qui n’est pas le sien, le milieu sousmarin, je m’intéresse à la démarche d’exploration contemporaine liée à la plongée sous-marine. Ainsi, grâce au médium photographique, je rapporte des instants de contemplation suspendus de toute indication temporelle et spatiale en offrant une expérience d’immersion au spectateur.
For many years I have been wandering around the sea, the Mediterranean Sea. It is my retreat, a place of healing. Having
lived my best and many bad moments as a child next to it, I turned to it as a mother, who seemed to be always there, present. Sometimes fierce and angry and at other times calm and loving. Living close to this enchanting sea environment functioned as a ‘parallel’ life, there was something unsophisticated, something dreamlike.
Les sols, témoins du passé, sont recouverts de traces et d’empreintes qui racontent l’histoire d’un lieu. En arrivant
à Marseille, plongés dans une nouvelle ville, nous partons à la découvertede son histoire, en photographiant tout ce que
l’on trouve sous nos pieds. Il s’étendait devant nous une Méditerranée de déchets.
Bientôt sur vos plages
MENTION EXCELLENCE
Pauline Petitpas
Beaux-Arts de Marseille - INSEAMM DNSEP spécialité design
From 3231 to 0
Louis Patenotte
Université Côte d’Azur Licence Information-Communication
Marée
Stéphanie Iside
Université Côte d’Azur Lettres, Arts et Sciences humaines
Submergés
César Honorin
École de Condé Lyon - Bachelor en Photographie et Image Animée
Sea as a mother, Let me walk on water, Let me resist
MENTION EXCELLENCE
Laskari Efi
Athens School of Fine Arts Painting - Mention excellent
Traces et Empreintes Méditerranéennes
Naël Aburabi & Manon Hotelier
Ecole Supérieure d’Art et de Design de Marseille Objet et espace
Le Palmarès
Quatorze projets figurent au Palmarès
Mer à tes côtés, écoute mes maux/
mots
J’écris d’un souhait de paix et de tranquillité
J’écris la jalousie de la liberté des chants et des vols de tes oiseaux blancs
J’écris ma volonté de partir
J’écris pour chaque larme versée
J’écris la déception dans les cahiers
J’écris les questions de l’horizon
J’écris mal et beauté partagés
J’écris pour l’amour des cieux qu’il fasse souffler prospérité
Mer promise, sur terre je t’écris ma maladresse
Oran. 1954. Cette date résonne pour tous comme le début de la Guerre d’indépendance de l’Algérie. C’est aussi l’année de naissance de mon père. Ses grandsparents espagnols avaient fui la guerre et la misère en quête d’une nouvelle vie. Ses parents y sont nés, s’y sont rencontrés puis mariés, tout deux partageant la même histoire. En 1962, les accords d’Évian furent signés, s’ensuivit une vague d’immigration des Pieds-noirs.
Ce fut le départ en bateau pour la France. Toute cette traversée, autant mentale que physique, les ont menés à Marseille. De l’autre côté de la mer Méditerranée. Mon père n’a jamais refait le chemin en sens inverse sans qu’il ne m’en explique la raison. Cependant, il se souvient. (Il a écrit ses souvenirs sur des bouts de papier qui accompagnent les photographies, je vous en laisse quelques extraits ne pouvant pas tout mettre.) d’immigration des Pieds-noirs.
Pour moi l’Algérie, c’est Oran ma ville de naissance. C’était la douceur du climat, la joie de vivre, l’insouciance. / À Pâques, mon père faisait des cerfs-volants avec du papier cristal de couleur et du roseau. Ma mère préparait des mona, brioches algériennes, qu’elle allait faire cuire de bon matin chez le boulanger. / Puis ce fut le départ pour la France
avec tristesse. Mais le pied-noir s’est accoutumé à la France avec, au fond de son coeur, l’Algérie.
Cette photographie de plante marine est construite en trois strates à la manière d’un herbier. La première strate est
du cyanotype, besoin de soleil et d’eau comme les plantes, la deuxième impression est un jet d’encre noire, action rapide
réalisée par une machine rappelant l’humain, la dernière est une couche de monotype jouant avec la lumière, résultats proches des reflets de l’eau au travers de laquelle nous découvrons la flore marine. Trois couches.
Les côtes de la Méditerranée sont une zone d’arrivée pour de nombreux voyageurs. Terres d’échanges et de rencontres chaleureuses, franches et spontanées. Ce sont des rives fédératrices qui rassemblent les peuples. En Méditerranée multiples sont les langages mais rare est celui qui ne se fait pas comprendre. Au détour d’une ruelle, les conversations
des Anciens se mêlent aux anecdotes des nomades. Échange de savoir-faire, de culture en terrasse.
Sur l’eau, face à l’horizon, tout devient plus calme. Les criques forment des bulles acoustiques qui ne retiennent que le
bruissement des vagues. Chacun se retrouve et devient penseur devant cette étendue d’eau qui promet un champ des possible inépuisable. Des fois aussi, ce miroir nous replonge dans le passé ou nous confronte avec le présent.
Derrière un rocher, tentative de stabilisation de pensées sur la planche de ce vogueur Méditerranéen.
Foyer de coeur et de bienveillance, la région Méditerranéenne est, pour moi, un lieu identitaire. Chez moi, c’est ici que l’on se ré-approprie nos âmes et nos corps dans leurs plus authentiques parures. Poussés par la chaleur. On se laisse aller à des discussions passionnées ou emporter avec allégresse dans des danses accueillantes.
Le soleil épuise ses derniers rayons quand nos êtres suintent les meilleures énergies: joie, convivialité, fierté.
Cette photo est prise à la Baie Μικρολίμανο à Athènes. Le temps change si vite que la moitié du ciel est couverte par des nuages sombres, j’ai photographié ce petit bateau devant moi. Il est usé, il y a beaucoup de dommages. Or lui et moi
savons tous qu’après la tempête il fera beau. Les nuages noirs ne sont plus l’horreur. Nous devons être forts face aux tempêtes de la vie.
Ces infrastructures, qui bordent la Méditerranée, accueillent les bateaux de ceux qui vont, tantôt découvrir la richesse de notre culture commune méditerranéenne, tantôt risquent leur vie à la traverser, pensant la rendre plus belle, à défaut, cruelle. Au milieu de tout cela, les objets tels que celui-ci présentent une forme faite pour ne pas abîmer ni blesser et instaurent alors un langage que nos politiques migratoires ne sauraient employer.
Cette série photographique est une invitation à un voyage initiatique : c’est un appel à oser ouvrir ses portes intérieures, laisser le passé s’envoler, s’écailler, se laisser guider par sa boussole intérieure. Mélange entre tradition et vision utopique, guidée par cette citation de Paul Valéry « Le vent se lève!… Il faut tenter de vivre ! ».
Ce travail est une réflexion sur l’identité du pourtour méditerranéen français que l’on retrouve à travers ses habitants. Acteurs de leur propre environnement, ils contribuent à l’unité de ce territoire. La retranscription de cette singularité est une collection d’images de tatouages rencontrés sur la côte. Ces motifs s’inscrivent chacun dans un courant, une culture, une époque, permettant une identification de cette parcelle de la Méditerranée.
La Kabylie, terre de légendes et d’histoire millénaire, sur la côte sud de la Méditerranée, peuple de la mer s’il en est qui sont des artisans et des pêcheurs. Ces passionnés de la mer qui perpétuent la tradition de leurs ancêtres et
prennent la Méditerranée comme horizon et chantent à la mémoire des légendaires pirates qui écumaient la Méditerranée, continuant de transmettre cette passion de la mer aux nouvelles générations qui prendront la relève.
Repas au bord de la mer est une vision tragique et pessimiste de ce que sera la Méditerranée de demain. Tout me fait penser que vivre le vrai n’existera plus, seulement l’image ou la version numérique des choses perdurera dans le temps. Cette photo est alors un témoin du jour où les pixels ont remplacé le sable.
Alger, ville juvénile et allègre, irrésistible par la mer qui l’enserre, mais qui renie ce don ! Ville où l’on voit la mer, mais qui elle ne nous voit pas. Cet état de paradoxe aussi étrange qu’illogique fait qu’à l’instar de villes comme
Barcelone ou Marseille, piquer une tête impulsive reste un exercice dès lors complexe. Ma démarche consiste à capter les rares moments où cette mer rencontre le peuple qu’elle a enfanté.
A première vue, cette photo ne représente que du sable et des formes végétales brunes. Au bout de quelques secondes, on
aperçoit un crabe presque invisible, camouflé dans son environnement. C’est indéniable : la biodiversité est en déclin partout dans le monde, mais en s’y intéressant de plus près, en prenant le temps de la comprendre et de l’observer, nous pourrions bien changer la donne.
Cette photo a été prise sur une plage en Méditerranée.
Si la vague humaine diminue son impact sur l’environnement, d’ici 2050, la biodiversité marine sera restaurée. La paille, ne sera alors plus qu’un vestige d’une époque révolue, elle demeurera un grain de sable infime au milieu de la faune et la flore aquatique dominante. Un objet de mémoires, nous rappelant les efforts accomplis pour pérenniser la biodiversité.
Selma Djerdjar
Institut National Spécialisé en Arts et d’Industrie Graphique - Infographiste
Emma Castaño
Ecole Nationale Supérieure Louis-Lumière Photographie
Alix Perrin
ESADSE Dnsep
Lilou Gaxieu
ESADSE - Diplôme national d’art
Lilou Gaxieu
ESADSE - Diplôme national d’art
Lilou Gaxieu
ESADSE - Diplôme national d’art
Zihao Zhen
L’École de design Nantes Atlantique - Media Design
Léana Mouches
ESADSE Diplôme National d’Art (DNA), Design d’Objet et d’Espace
Josselin Demange
LISAA Strasbourg Architecture d’intérieur et Design
Baptiste Guyon
ERG Ecole de recherches graphiques Saint Luc , Belgique Photographie
Idir Aouaouche
EICAR Paris - Mastère Professionnel Production Audiovisuelle
Enzo Draveny
STRATE design Lyon - Design
Mehdi Himeur
Université d’Alger 1, Département d’architecture - Architecture
Juliette Herlem
L’École de design Nantes Atlantique - Master Design - Bachelor Design d’interactivité
Richard Rondelez & Loane Secroun
Ecole Supérieur d’Art et Design de Saint-Etienne - DNA design
La Galerie
Les candidats participant à EXPLORE OUT THE BOX #7 qui entrent dans la Galerie de l'Institut Français du Design
Source et refuge
Portraits
Pixel
Jeune berger
Fréquences
L’eau et la matière
Le bleu miroir
Seul(e) sur le sable
Une solitude bleue
Repères perdus
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Selma Djerdjar
Institut National Spécialisé en Arts et d’Industrie Graphique - Infographiste
Par tes paysages Les souvenirs m’emportent loin Comme proche L’émotion vient au rendez-vous Flou soit-elle Et me rappelle les fenêtres de tous ces voyages Les migrations dans tes divers recoins Vouloir partir Vouloir voler Vouloir ton air infini Te contempler sans cesse Méditerranée, mon identité
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Kmar Douagi
EFET Studio Bachelor en Architecture d’intérieure
Autoportrait avec Saturne à Sète pour son tatouage de dos complet, photo prise avant le premier rendez-vous. Nous avons pris la voiture depuis Nantes, traversé toute la France pour arriver à Sète, l’hôtel où nous avons pris la photo n’ayant pas enregistré notre réservation, nous avons dû attendre jusqu’à 23h pour avoir cette chambre. Le projet traite d’une marque à l’encre qui, avant tout, marque l’âme. Portrait de Saturne au bout de la dernière heure de tatouage, séance qui aura duré six heures et pendant lesquelles elle a supporté une douleur physique intense mais surtout une remise en question, et une sorte de «guérison spirituelle» très marquante et impressionnante. Photographie prise à « Miséricorde tatouage » à Sète. Le lendemain, nous avons changé d’hôtel pour aller vers Balaruc-les-Bains. Le matin, les draps étaient tachés par le tatouage frais de Saturne. La série comporte d’autres clichés où l’on peut la voir se regarder dans le miroir dans la salle de bains en souffrance physique consentie. Les prochaines séances ont aussi été documentées par moi, jusqu’au tatouage final. Toutes ces photos sont à l’argentique.
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Alix Perrin
ESADSE - Dnsep
Transcender le réel en le manipulant. Mon deuxième travail est une photographie d’une photographie imprimée prise à l’aide d’un microscope. Cette image ne relève pas de la pure construction technologique. Ce sont des algues. Avec cette série de photographies, je veux montrer la transition du connu, du palpable, vers l’inconnu, celle qui fait se rencontrer l’infiniment grand et l’infiniment petit, l’art et la science, le réel et l’imaginaire.
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Elisa Poussardin
Ecole de Condé - Bachelor photographie et image animée
La Méditerranée, à travers ses mers et montagnes, a façonné un imaginaire, une liberté et un fantasme. Il y a dans sa nature une puissance inspirante poussant à croire que sa force pourrait être puisée. C’est l’histoire de ce berger, ne se laissant pas définir par son cadre. Il vit avec lui, le connaît, le chérit et cherche dans ces paysages familiers à s’exprimer, expérimenter, à se découvrir.
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Léana Mouches
ESADSE - Diplôme National d’Art (DNA), Design d’Objet et d’Espace
Observer l’eau, c’est accepter de se laisser porter par la nature onirique de ce que nous observons, laisser la nature nous entraîner et explorer les paysages abstraits qui s’immiscent en elle, comme des perspectives de futurs possibles. Sentir qu’elle porte en elle les couleurs des terres qu’elle conjugue. Regarder les choses telles qu’elles sont, en changeant le regard qu’on leur porte, c’est peut-être cela, la Méditerranée de demain.
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Léa Mosimann
E-art sup - Direction artistique
Il y a comme une certaine fusion entre l’eau de mer et le sable qui se confondent dans cette photographie. La mer devient mousse et crée un contraste fort avec la surface du sable, pour ne faire qu’un. Le blanc, comme la pureté qui rejoint le sable foncé de parfum aux notes épicées. Un instant de poésie.
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Léa Mosimann
E-art sup - Direction artistique
Un arrêt sur image. Les vagues reflètent les formes abstraites du ciel. Les nuages semblent purs, la mer et le dynamisme de la vague symbolisent le désordre même. Des vagues qui attirent mélancolie et souvenirs. Partage d’un message. La mer reflète, comme un miroir, ce qui est au-dessus d’elle.
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Léa Mosimann
E-art sup - Direction artistique
La mer est un réconfort. Il y a comme un air de liberté, quand nous sommes sur la plage et que, l’air de rien, on se retrouve seul(e), soi-même avec nos pensées, j’ai toujours l’impression que le vent est là pour nous guider. Sur cette photo, il y a un état d’ouverture entre le sol assombri et le ciel éclairci. Les vagues au loin font la transition entre ses deux mondes.
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Leila Bakouche
La Capsule – Atelier d’art visuel - Photographie / Arts visuel
L’oeuvre est issue de la série « Une Solitude bleue » de Leila Bakouche. Une traduction photographique du livre « Le labyrinthe de la solitude » de l’écrivain mexicain Octavio Paz. Une expression visuelle sur la parole de la solitude, la réflexion et la place de l’homme dans la société. Un projet qui a trouvé son sens lors de la terrible année de 2020 ainsi que de la solitude qui a régné pendant de longues semaines de confinement.
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Holly Bartley
Besign, The Sustainable Design School - Design global et innovation durable
La Méditerranée est source de solitude, malgré la richesse de ses inégalités. L’absence de marées crée des paysages monotones contrastant avec le déboussolement des humains recherchant un sens à la vie. Pourtant, nous pouvons tous constater l’importance de s’accrocher à des repères et de valoriser les éléments qui nous construisent.